Philippe Lacoue-Labarthe. Photo © François Lagarde


MARDI 5 NOVEMBRE 2013
20H30
CINÉMA UTOPIA
5 Place Camille Jullian, Bordeaux

Tarif : 6,50 € ou ticket d'abonnement


Séance présentée dans le cadre du festival Lettres du monde


(Veuillez noter que deux séances présentées dans le cadre de Lettres du monde ont été interverties.
Il faut prendre en compte les dates et horaires publiés dans la gazette Utopia et non dans le programme de Lettres du monde. Toute la mémoire du monde et George & Co sont donc projetés le lundi 28 octobre à 20h30.)






Philippe Lacoue-Labarthe, Altus
Un film de Christine Baudillon et François Lagarde
Une production Hors-œil éditions
France, 2001-2013, couleur et n&b, 66 min.



"...on peut sombrer
tout autant dans la hauteur, la lumière :
tomber dans le bleu du ciel, pur effacement."
(Philippe Lacoue-Labarthe, Phrase III)


Altus, ou la chute dans les profondeurs célestes - tomber dans la hauteur pour atteindre
les cimes de la pensée philosophique, autant que dans la profondeur, celle de la folie.


À l'origine de ce portrait du philosophe, écrivain et dramaturge Philippe Lacoue-Labarthe (1940-2007) au travers des ouvrages importants qu'il affectionnait, il y a un premier film en hommage au poème Andenken de Hölderlin écrit entre 1803 et 1805 après un séjour à Bordeaux, et le projet d'adapter la nouvelle Lenz de Büchner, texte écrit en 1835 et d'une modernité stupéfiante, dont on entend ici les premières pages lues par Jean-Christophe Bailly.
Les images d'Altus, tournées six ans avant la mort de Lacoue-Labarthe, sont nées du désir d'un "voyage visionnaire" dans les lieux où ont été écrit les grands textes de la philosophie et de la poésie : Iena pour Hegel et Schelling, l'île Saint-Pierre pour Rousseau, Sils-Maria pour Nietzsche, Tübingen pour Hölderlin... Lacoue-Labarthe y apparaît d'une manière lumineuse, esprit vif doté d'une acuité phénoménale, un sens de l'humour extraordinaire et une émotion bouleversante.
On y entend sa diction qui était profondément musicale, un sens du rythme, de la syncope et du silence - cette oralité qui lui était chère. Et d'une séquence quasi burlesque au pied du "Rocher de l'éternel retour" au bord du lac de Silvaplana, tournant le dos à la pose du poète ou du philosophe qu'il exécrait, il a soudain des allures d'un Monsieur Hulot sans accessoires, juste le port du noir, "noir comme mon âme", disait-il.
Nous passons alors du côté de la fiction, nous quittons Lacoue-Labarthe écrivain et le découvrons acteur de cinéma.


L'invitation de Lettres du monde repose précisément sur les lieux du livre et ceux qui les font vivre. Ainsi, livre en main, nous entendons Lacoue-Labarthe lire entre autres des extraits de la cinquième promenade et de la dixième promenade des "Rêveries du promeneur solitaire" de Jean-Jacques Rousseau, des extraits de "Ecce homo : Ainsi parlait Zarathoustra", du "Gai Savoir : le poids le plus formidable" et le troisième segment de "L'autre chant de la danse" dans les traductions d'Henri Albert aux éditions Robert Laffont, des poèmes de Hölderlin publiés à la Bibliothèque de La Pleïade, ainsi que des extraits du recueil "Phrase" paru en octobre 2000 dans la collection Détroits aux éditons Christian Bourgois, enregistrés à la Librairie Mollat à Bordeaux le 7 mars 2001 à l'invitation de Jean-Pierre Moussaron, à qui cette séance est dédiée.




Pierre gravée du texte "L'autre chant de la danse" de Nietzsche, presqu'île de Chastè