Le court métrage serait-il au cinéma ce que la nouvelle est au roman ? Un précipité, une fulgurance, un jeu d’équilibre, un art de la concision ? Un mardi soir par mois au Cinéma Utopia, LES ÉPISODES vous proposent de vérifier cette hypothèse, palliant à la rareté de ce genre en soi dans les salles obscures, en dehors des festivals spécialisés. Il s’agit de réunir thématiquement des œuvres qui échappent aux modes de production et de diffusion conventionnels et d’explorer des archipels cinématographiques peu connus. Ce sont des films d’artistes et de cinéastes-plasticiens, des films-essais, des expérimentations couvrant une vaste étendue d’expressions et de pratiques audiovisuelles - de l’argentique au numérique, du cinéma d’animation au documentaire de création en passant par les infinies nuances de la fiction. Chaque séance présente une diversité de réalisations, mêlant films anciens et récents de toute nationalité, certains inédits en France, composant les chapitres d’un récit imaginaire au long cours.

MARDI 12 AVRIL 2022 — 20H15
Cinéma Utopia
5 Place Camille Jullian, Bordeaux
Tarif : 7€ ou Ticket abonnement



Julien Pluchard, Perdue © Light Cone, Paris.


ÉPISODE 2 / PAYSAGES PALPITANTS
— FILMS DE L'ATELIER 105

Rencontre avec Eleni Gioti, co-directrice de Light Cone (Paris)

— Pour cette deuxième séance des ÉPISODES, nous présentons une sélection de films soutenus par l'Atelier 105, une résidence de post-production initiée en 2014 à Paris par Light Cone, coopérative historique de distribution de cinéma expérimental qui fête ses 40 ans d’existence cette année. L’Atelier 105 est un dispositif unique en son genre, qui a accueilli 107 projets de films expérimentaux à ce jour. Il est financé par la Région Ile-de-France et offre aux cinéastes la possibilité de finaliser la post-production de leurs films grâce à un accompagnement technique et artistique professionnel.
Le prochain appel à projets sera lancé au printemps 2022.

Plus d'informations sur l’Atelier 105 : https://lightcone.org/fr/atelier105

La thématique de cette séance puise dans une veine inépuisable du cinéma expérimental : le film de paysage. Ici, bien plus qu’un support de plaisir esthétique, le paysage est imprégné des désirs et des inquiétudes humaines et devient une surface sur laquelle se projettent autant les utopies ou leur envers catastrophique, les rêves ou les cauchemars, les états d’âme ou les états de conscience altérée.
La frontière entre paysage intérieur et extérieur est brouillée, les paradigmes du paysage dit « naturel » sont ébranlés par la subversion formelle. L’esthétique du fragment y est commune mais l'éventail des techniques employées vise à élargir le champ de la perception : obscurité prolongée et agression optique du flicker, aberration chromatique et caméra thermique, superposition déstabilisante de couches visuelles et sonores, accident photochimique et traitement du found footage par effets numériques, autant de procédés pour remodeler le réel et faire d'un état psychique une matière cinématographique (hyper)sensible.

Au programme :

PERDUE de Julien Pluchard (France / 2020 / 6 min.)
LE RÊVE de Peter-Conrad Beyer (Allemagne / 2020 / 8 min.)
DESASTRES NATURALES de Andrea Novoa (Chili / 2016-2020 / 26 min.)
NIDDER de Stanley Schtinter (GB / 2019 / 20 min.)
LE SOLEIL TOUT ENTIER NE SE TROUVE NULLE PART de Jérôme Cognet
(France / 2021 / 12 min.)
DENDROMITÉ de Karine Bonneval (France / 2017 / 10 min.)

+ d'infos


Jérôme Cognet, le soleil tout entier ne se trouve nulle part © Light Cone.

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Durée totale du programme : 1h22
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