AMER AMERICA PART II
Décalages documentaires :
une exception culturelle américaine
Un cycle de projections et de rencontres
dans le cadre du Mois du film documentaire
9 novembre – 1er décembre 2005
Pour la deuxième année consécutive à Montpellier, AMER AMERICA explore, en quelques morceaux cinématographiques choisis, les marges de la société américaine. L’imminence de l’élection présidentielle américaine avait motivée la programmation du cycle en novembre 2004, revisitant un siècle de bouleversements et de luttes sous l’angle d’un cinéma engagé et contestataire né aux États-Unis dès les années 30.
Le deuxième volet d’AMER AMERICA emprunte davantage une voie hybride où la chronique, le journal filmé, offrent une approche documentaire intimiste, où s'exprime la condition de "l’homme de la rue" aujourd’hui en Amérique du Nord, quand la source documentaire elle-même n’est pas ouvertement triturée, manipulée, voire détournée à des fins subversives, dans la narration comme dans la forme.
Une voix personnelle que nous ont donné depuis longtemps la littérature, la poésie, un certain cinéma nord-américains et qui contredit la bonne conscience de la plupart des médias, particulièrement en regard des évènements récents où les pauvres et les cadavres (tels les morts-vivants dans le dernier opus visionnaire de George Romero, Land of the dead) remontent à la surface d’une société anesthésiée par la consommation et le conformisme du discours dominant, révélant du même coup l’impéritie des puissants.
« Les américains ont colonisé notre subconscient », fait dire Wim Wenders à un des protagonistes d’Au fil du temps. Les artistes et cinéastes américains (mais aussi français, britanniques, japonais) dont les œuvres justifient cette programmation opèrent, par l’investigation ou l’introspection, une déconstruction des codes sociaux et culturels en vigueur, à des milliers de miles des contingences de l’industrie hollywoodienne et du cinéma à gros budget. Une sorte de décolonisation de l’intérieur.
En 23 séances et 46 films et courts métrages, pour nombre d’entre eux inédits en France, AMER AMERICA fait la part belle à ces œuvres de traverse qui constituent, en totale indépendance, une véritable exception culturelle américaine.
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Mercredi 9 novembre / 20H30
Jeudi 10 novembre / 22H15
RECITS D’ELLIS ISLAND
Robert Bober & Georges Perec
(France, 1980, vidéo, 57’)
Ellis Island, où se dresse la statue de la Liberté, est un petit îlot situé à quelques brasses de la pointe de Manhattan. Ce bout de terre apparut à Robert Bober et Georges Perec comme le lieu même où venaient s’inscrire les thèmes et les mythes autour desquels s’articulait la recherche de leur identité, ainsi que les souvenirs de transit tragique et misérable de près de seize millions d’émigrants en provenance d’Europe.
Avec le concours de Vidéo les beaux jours, la SCAM & l’INA.
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Jeudi 10 novembre / 20H30
Vendredi 11 novembre / 22H15
SHORTS 1
courts métrages
programme 1 -
LE PIETON DE NEW YORK
D’une évocation impressionniste selon Walt Whitman, en passant par les jeux des enfants des rues de Harlem, une apologie cendrarsienne des lumières nocturnes et des réclames sur Broadway, la fascination et le rejet exercés par une ville qui ne dort jamais, jusqu’aux visages des visiteurs du Ground Zero, un portrait de New York en sept courts métrages.
MANHATTA
Paul Strand & Charles Sheeler
(USA, 1921, 16mm, n&b, 9’)
Considérée comme une des premières oeuvres du cinéma d’avant-garde américain, cette évocation impressionniste de la ville selon un hymne de Walt Whitman signe le début de la brillante carrière cinématographique de Paul Strand, « photo-secessionist » célèbre, collaborant ici avec le peintre Charles Sheeler.
IN THE STREET
Helen Levitt
(USA,1952, 16mm, n&b, 16’)
Ce documentaire urbain a pour sujet les enfants de l’Upper East Side, un quartier pauvre de Manhattan. A l’aide d’une caméra munie d’un œilleton désaxé, la photographe Helen Levitt, associée à Janice Loeb et à l’écrivain James Agee, a réussi à capturer les gestes du quotidien avec une surprenante candeur.
BROADWAY BY LIGHT
William Klein
(France, 1959, 35mm, 6’)
Un véritable poème urbain, évocation cendrarsienne des lumières de la ville et de ses réclames, réalisé avec l’aide d’Alain Resnais, mis en musique par Maurice Leroux, avec une introduction signée Chris Marker.
NY – THE LOST CIVILIZATION
Dylan McNeill
(France, 1989, vidéo BetaSP, n&b, vostf, 10’)
Un vrai faux documentaire : le mythe de la civilisation nord-américaine et ses archétypes sont détournés avec humour en empruntant à la syntaxe de divers genres cinématographiques.
NEW YORK, NY
Raymond Depardon
(France, 1985, 35mm, 10’)
L’impossibilité pour Depardon de filmer la ville de New York, transcendée dans une succession de travellings et de plans magnifiques.
THIS IS A HISTORY OF NEW YORK (THE GOLDEN DARK AGE OF REASON)
Jem Cohen
(USA, 1987, vidéo BetaSP, n&b, 20’)
Une « histoire » de New York depuis la Préhistoire jusqu’à l’ère spatiale, en sept parties soulignant chacune les relations entre vie urbaine et architecture. Prêcheurs, vagabonds et autres survivants offrent un commentaire occasionnel à des images largement tournées autour des quais abandonnés de Brooklyn.
SITE
Jason Kliott
(USA, 2001, vidéo, 8’)
Une succession de visages, émus, bouleversés ou méditatifs, filmés sur le site de Ground Zero, fixant le vide laissé par la disparition des tours jumelles. Un requiem qu’accompagne Spiegel im spiegel d’Arvo Part. Michael Moore a littéralement plagié ce film pour une des séquences de Farenheit 9/11…
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Mercredi 9 novembre / 22H15
Vendredi 11 novembre / 20H30
TOM
Mike Hoolboom
(Canada, 2002, vidéo, vostf, 75’)
Documentaire expérimental, largement réalisé avec des images d’archives, TOM raconte l’histoire de New York, en toile de fond de la vie de Tom Chomont, figure de l’underground new yorkais souffrant du sida, cinéaste reconnu et conteur hors pair.
La projection de ce film en version originale sous titrée en français est rendue possible grâce au concours d’ARTE.
Film précédé d’un court métrage de
Tom Chomont
RAZORHEAD
(1984, 16mm, sil, 6’)
Le rite du rasage comme rituel érotique.
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Lundi 14 novembre / 20H30
DARK DAYS
Marc Singer
(USA, 2000, 16mm en vidéo, 1H20)
Musique de DJ Shadow.
Une exploration des tunnels sous la station de métro de Penn, à Manhattan, où s’est résolue à vivre une communauté de personnes sans domicile fixe. Ces « hommes taupes » qui ont défrayé la chronique dans les années 90 (avec l’ouvrage de la journaliste Jennifer Toth) en confirmant ce qui n’était qu’une légende urbaine, se racontent face à la caméra d’un jeune cinéaste britannique ayant adopté leur mode de vie. Un film brut, sans jugement ni atermoiement, récompensé notamment au festival de Sundance.
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Mardi 15 novembre / 20H30
Mercredi 16 novembre / 19H
Pendant ce temps, au Théâtre de Nîmes…
HOUSE OF NO MORE
Caden Manson / Big Art Group
(spectacle en anglais surtitré en français)
Créé par Caden Manson et Jemma Nelson
Mise en scène, vidéo, scénographie : Caden Manson
Texte, son : Jemma Nelson
Avec : Rebecca Sumner Burgos, Ebony Marie Hatchett, Mikeah Ernest Jennings, Heather Litteer, Amy Miley, Edward Otto Reuter Stresen.
Julia court. Elle est poursuivie et recherche sa fille disparue...
Road-movie, à mi-chemin entre film noir et série B, House of no more mène Julia de rencontres inquiétantes en lieux improbables. En détournant les codes de la narration américaine traditionnelle, entrechoquant les esthétiques et les techniques sur un rythme effréné, les New Yorkais du Big Art Group construisent une pièce en cinémascope, une performance panoramique, où des acteurs en chair et en os sont filmés en direct et jouent avec leur image projetée sur grand écran.
Avec intelligence, sans oublier une bonne dose d’humour, le Big Art Group confronte de manière saisissante le spectateur à la violence ambiante, partie intégrante de notre culture occidentale. Un « ciné-théâtre » ou « real-time-film » qui dénonce l'actuelle société de consommation hyper sexuée et le pouvoir monopolistique américain.
Durée 1 h.
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Mercredi 16 novembre / 20H30 et 22H30
PRESIDENTS AND ELECTIONS
Un programme de courts métrages et d’extraits compilés par le distributeur Video Data Bank qui tend à montrer l’influence de la télévision dans la politique électorale américaine, autant par le biais de la manipulation, de la parodie et autres tactiques revendiquées par des artistes que par des campagnes publicitaires réelles pour les candidats aux présidentielles.
Au programme :
Decision 80 (Jim Finn, 2003)
The Speech (Doug Hall, 1982)
Stoney Does Houston (Bob Hercules, 1992)
Election Collectibles et State of the Union (Bryan Boyce, 2001 et 2000)
Political Advertisement 2000 (Antonio Muntadas & Marshall Reese, 2000)
Spin (Brian Springer, 1995)
The Eternal Frame (Ant Farm & T.R. Uthco, 1976)
Perfect Leader (Max Almy, 1983)
Durée du programme: 1H
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Jeudi 17 novembre / 20H30
HUBERT SELBY JR, 2 OU 3 CHOSES…
Ludovic Cantais
(France, 1998, vidéo, 53’)
L’unique documentaire consacré à l’écrivain américain, auteur mythique de Last exit to Brooklyn, de La Geôle, du Démon et de Retour à Brooklyn, décédé le 26 avril 2004. Filmé dans son quotidien à Los Angeles, Hubert Selby Jr, 70 ans, apaisé et détaché, évoque sa découverte de l’écriture, ses obsessions, ses échecs et sa récente quête spirituelle.
Projection en présence du réalisateur.
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Vendredi 18 novembre / 20H30
Jeudi 24 novembre / 22H15
SHORTS 2
courts métrages
programme 2 - Durée 1H20
De quelques fragments individuels ou collectifs, espoirs et chimères de l’Amérique moyenne, où l’on croise une femme au foyer née sans ses deux bras ; un ouvrier solitaire qui descend en ville, paye en poche, en quête futile de sensations et de compagnie ; un jeune garçon dans la construction de son identité masculine ; une femme dont la tête est séparée de son cœur ; les participants à une parade monstrueuse qui s’ignore…
A DAY IN THE LIFE OF BONNIE CONSOLO
Barry Spinello
(USA, 1970, 16mm, vo, 15’)
Une journée dans la vie de Bonnie Consolo, femme au foyer née sans ses deux bras…
ASSEMBLY LINE
Morton Heilig
(USA, 1961, 16mm, n&b, vo, 20’)
Eddie Ryan, ouvrier sur une chaîne automobile dans une usine de Philadelphia, descend en ville avec sa paye de la semaine en quête futile de sensations, de compagnie et d’un sens à sa vie. Cette fiction, à la fois naïve et étonnamment juste, procède par petites touches documentaires ; les détails empruntés au quotidien, la lassitude des visages et la solitude, les attractions tristes et sordides de la ville nocturne, y révèlent les chimères de l'American way of life où les fastes de la consommation ne sont qu’un décor, où ne subsiste que la médiocrité d’un monde de vitrines, où le « bonheur est à vendre ».
LOVE IT/LEAVE IT
Tom Palazzolo
(USA, 1970, 16mm, sans paroles, 15’)
Tom Palazzolo est un cinéaste documentariste indépendant qui vit et travaille à Chicago depuis les années 60, quand la plupart des cinéastes sont partis pour New York. Parmi la pléthore de films qu’il a réalisé sur sa ville, celui-ci est un montage halluciné de fragments d’Amérique, freak show permanent, entre rêves et cauchemars de consommation, à l’apogée de la contestation contre la guerre du Viêt-nam.
SHORT OF BREATH
(Le souffle court)
Jay Rosenblatt
(USA, 1990, 16mm, vostf, 10’)
Une femme se penche sur son passé, essayant d’être une bonne épouse et mère. Sa tête est séparée de son cœur. Un docteur explore son cerveau. Un garçon hérite de la dépression de sa mère. SHORT OF BREATH est un film collage sur la naissance, la mort, le sexe et le suicide.
« C’est comme un test de Rorschach, avec des images animées au lieu de taches d’encres. » (Vincent Canby).
THE SMELL OF BURNING ANTS
(L’odeur des fourmis brulées)
Jay Rosenblatt
(USA, 1994, 16mm, vostf, 21’)
A l’origine de THE SMELL OF BURNING ANTS: une séquence de film dans laquelle deux garçons se battent tandis qu’un troisième les rejoint et donne, lui aussi, des coups, qui a éveillé un souvenir d’enfance.
Le film exploite le désir d’ancrer ce souvenir, afin qu’il vienne à la rescousse du garçon. La juxtaposition et la recontextualisation de matériaux d’origines diverses — films éducatifs, gros plans de fourmis brûlées, aventures enfantines — produisent le récit haché de la lutte d’un jeune garçon dans la constitution de son identité masculine.
Durée du programme : 1H20
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Vendredi 18 novembre / 22H15
SHORTS 3
courts métrages
programme 3 – durée 60 min.
UnSAnitary
De quelques maux et obsessions américaines pour une vie saine et radieuse, sous l’angle du politiquement incorrect : hymnes subversifs, folie douce, tabagie, tranquillisants, éradication des graffitis comme nouvelle forme d’art, maladies sexuellement transmissibles, armes à feu, plaisirs déviants… Un programme particulièrement réjouissant pour les amateurs de curiosités filmiques en tous genres.
I LOVE AMERICA
Pascal Lièvre
(France, 2002, vidéo couleur, 2 min 10)
Cinq personnes réalisent le play-back de la chanson I love America interprétée originellement par Patrick Juvet devant le drapeau américain. La musique va se dégrader très rapidement tandis qu’à l’écran un par un tous vont disparaître.
GEORGE
Henry Hills
(USA,1976-88, 16mm, 2’)
Un film fumant. La vie est une cigarette, à consommer sans modération.
WHO DO YOU THINK YOU ARE
Mary Filippo
(USA, 1987, 16mm, n&b, vostf, 10’)
En un cocktail de genres et procédés audiovisuels (pubs, recyclage et détournement d’images, TV, scratch…), l’obsession tabagique de Mary Filippo dans son propre rôle est le sujet futile de ce film en train de se faire, ressassant avec ironie les velléités d’une œuvre qui changerait enfin le monde déchiré par les conflits. « Merde, pour qui te prends-tu », dit une voix au téléphone, « la conscience des Etats-Unis ? ».
ASTHMA
Martha Colburn
(USA, 1995, 16mm, 2’)
On explose les bornes de la salubrité publique avec cette apologie hilarante et politiquement incorrecte de la clope comme compagne de tous les instants (même sous la douche).
GIVE AIDS THE FREEZE
Cathy Joritz
(USA, 1991, 16mm, n&b, 2’)
Un petit film pédagogique survolté, détournant une émission de télé par grattage de l’émulsion, pour nous rappeler le bon usage du préservatif en toutes circonstances.
MEET THE THINKIN’ FEELERS
Gibbs Chapman
(USA, 1992, 16mm, n&b, 5’)
A la rencontre des Thinkin’ Feelers, groupe de musique expérimentale particulièrement fêlé de la baie de San Francisco.
THE SUBCONSCIOUS ART OF GRAFFITI REMOVAL
Matt McCornick
(USA, 2002, vidéo, vo, 17’)
Ce n’est pas une coïncidence si le budget des campagnes anti-graffitis surpasse souvent les budgets alloués à l’art. L’effacement des graffitis a par contre renversé cet obstacle à l’expression créative en devenant l’un des plus intrigants et importants mouvements artistiques de notre temps ! Emergeant de la psyché humaine et révélant des caractéristiques d’expressions abstraites, minimalistes et de constructivisme russe, l’effacement des graffitis s’est assuré une place dans l’histoire de l’art moderne alors qu’il est créé par des artistes inconscients de leur actes créateurs…
DOWNS ARE FEMININE
Lewis Klahr
(USA, 1993, 16mm, 9’)
Une atmosphère de jour de pluie, scène d’intérieur : un royaume tranquille pour une débauche idyllique, rêveries masturbatoires et transformations hermaphrodites, sous l’effet du Qualude. Un film de découpages animés, empruntés à des revues porno et de décoration intérieure des années 70.
X IS Y
Richard Kern
(USA, 1992, Super 8, 2’)
Tout le glamour des armes à feu maniées par de jolies filles…
WAR IS A MENSTRUAL ENVY
Nick Zedd
(USA, 1992, 16mm sur DVD, 10’)
Avec Kembra Pfahler, Annie Sprinkle, Ray.
Une incursion dans la Zeddzone, ce lieu peuplé de créatures à la fois monstrueuses et belles dont l’humanité frappe notre imagination avec la force d’un poing. Voici un grand film de la transgression, sans compromis, une folie contrôlée, une vision du cœur et de l’âme de son auteur, crue et fascinante, arrogante, et tendre.
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Lundi 21 novembre / 20H30
Mardi 22 novembre / 22H30
WHAT ABOUT ME
Rachel Amodeo
(USA, 1992, 16mm, 1H30)
Tourné dans le Lower East Side, quartier new-yorkais des laissés pour compte et des artistes fauchés, le récit d’une grande gigue orpheline et paumée qui finit dans la rue et rencontre les marginaux du coin, interprétés par un casting du tonnerre : Johnny Thunders (qui signe aussi la musique), Richard Edson, Nick Zedd, Richard Hell, Dee Dee Ramone, Gregory Corso… mais aussi des SDF qui avaient alors investi Tompkins Square avec tentes et cabanes en carton.
Une vision romantique du loser dans la grande ville, où l’esprit de Chaplin et de l’underground se rencontrent.
Attention : film présenté en version originale non sous-titrée.
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Mercredi 23 novembre / 20H30
HOT SOCIETY
David Kidman
(France, 2003-2005, vidéo, 1H30)
Là où Robert Kramer parcourait dans son film-fleuve la Route One, de la frontière Canadienne jusqu’à la Floride, David Kidman a entrepris de tracer sa propre voie imaginaire, le long du 36° parallèle, quand aucune route ne traverse véritablement les Etats-Unis d’Est en Ouest.
Le film lui-même, sorte de road-movie conceptuel, procède de cette trajectoire absolue, d’un océan à l’autre, selon les rencontres avec les personnes et les paysages. Go West, young man : la démarche du cinéaste, à la fois déterminée et soumise à l’arbitraire, opère un précipité de l’histoire et de la culture américaine d’un point de vue personnel, active les mythes et les symboles.
Projection en présence du réalisateur.
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Jeudi 24 novembre / 20H30
PASADENA FREEWAY STILLS
Gary Beydler
(USA, 1974, 16mm, sil, 6’)
Du passage de l’espace photographique à l’espace illusionniste du cinéma, sur l’autoroute de Pasadena, en Californie.
THE DESERT PEOPLE
David Lamelas
(USA, 1974, 16mm, vostf, 48’)
David Lamelas est plus connu comme l’un des précurseurs de l’art conceptuel qui a émergé des les années 60 et 70. Il a réalisé un corpus de films, conçus comme installations, interrogeant les rapports entre temps, espace et langage. Lamelas décrit THE DESERT PEOPLE comme « une étude des modes de production cinématographique américains ». Cinq voyageurs décrivent leur expérience après une visite dans une réserve indienne Papago en Arizona. Chacun offre un point de vue sur la tribu qu’ils ont rencontrée, le mot de la fin étant donné à Manny, indien Papago lui-même, qui fait le constat de l’influence de la culture nord-américaine et de la perte de sa propre culture ancestrale.
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Vendredi 25 novembre / 20H30
« CENSORED ! » (1)
BARBIE’S AUDITION
Joe Gibbons
(USA, 1985, vidéo, 12’)
Une évocation du casting couch hollywoodien où Barbie, pour décrocher un rôle, devient victime de harcèlement sexuel.
SUPERSTAR: THE KAREN CARPENTER STORY
Todd Haynes
(USA, 1987, vidéo, 43’)
La vie de Karen Carpenter, chanteuse des Carpenters, groupe américain très populaire dans les années 70, morte d’anorexie. Tous les rôles sont joués par des poupées Barbie.
Pour des raisons de droits liés à l’usage de la musique des Carpenters, le film a été attaqué en justice. Interdit de diffusion, il n’a pas été montré depuis 1990.
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Vendredi 25 novembre / 22H15
« CENSORED ! » (2)
COCKSUCKER’S BLUES
Robert Frank
« Les choses interdites ont toujours meilleur goût. N’empêche, on a beau avoir sur son étagère Gimme Shelter (les frères Maysles, 1970), et One + One de Godard avec les répétitions et l’invention de Sympathy for the devil (1968), le film de Robert Frank commandé puis interdit par les Stones en 1972 me paraît bien les passer d’une tête.
Parce que c’est Robert Frank ? Caméra mobile, tout près des visages, bande son toujours décalée, mêlant à la conversation idiote du premier plan ces bruits de salle avant l’entrée du groupe. Ou préférant prolonger le son d’une répétition déjantée, pour s’attarder sur un rien, un objet, une main dans des cheveux. Sans doute. Mais parce que le photographe a eu le génie, plutôt que filmer les Rolling Stones, de filmer d’abord le fantasme qu’on avait d’eux, et que le fantasme ça ne vieillit pas. » François Bon.
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Mardi 29 novembre / 20H30
SHORTS 4
courts métrages – programme 4
Stan Brakhage :
FIRE OF WATERS
(USA, 1965, 16mm, 7’)
SEXUAL MEDITATION : OFFICE SUITE
(USA, 1972, 16mm, sil, 3’30)
Stan Brakhage (1933-2003) est une figure tutélaire et influente du cinéma expérimental américain. Son œuvre prolixe est habitée par le désir de restituer les expériences et sensations perceptuelles qui s’apparentent à une forme d’inconscient optique : vision hypnagogique ou périphérique, phénomènes d’altération de la perception, manifestations et évènements de la lumière. FIRE OF WATERS, succession de paysages nocturnes de banlieue entrecoupés d’éclairs lumineux, est comme l’anticipation d’une catastrophe ; SEXUAL MEDITATION : OFFICE SUITE découle de l’observation de l’énergie sexuelle flottante, inhérente à la vie de bureau.
Miranda July :
NEST OF TENS
(USA, 1999, vidéo, vostf, 27’)
GETTING STRONGER EVERYDAY
(USA, 2001, vidéo, vo, 6’30)
Miranda July a dépassé le cadre confidentiel de son travail d’artiste, performer et vidéaste, en remportant un succès critique pour son film MOI, TOI ET TOUS LES AUTRES, récemment distribué en France. Ces deux courts métrages expriment les préoccupations de l’artiste, notamment la sexualité des enfants, qu’elle développera par la suite dans son long métrage.
IN ORDER NOT TO BE HERE
Deborah Stratman
(USA, 2002, vidéo, 30’)
Musique originale de Kevin Drumm.
Carnet de notes visuel inspiré par l’écrivain Paul Fournel (Banlieue, 1990), ce film tourné entièrement de nuit sous l’angle de caméras de surveillance, est une exploration presque clinique des environnements urbains conçus sur les principes de privauté, de fonctionnalité et de sécurité et qui tendent à se généraliser dans les couches aisées des sociétés industrialisées.
Un synopsis de film d’horreur sociale pour le nouveau siècle.
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Mardi 22 novembre / 20H30
Mardi 29 novembre / 22H30
FOR EXAMPLE
Shusaku Arakawa
(USA, 1971, vidéo, 1H30)
Nous devons à l'amabilité d'Arakawa, artiste conceptuel japonais, de présenter une copie vidéo de cette oeuvre qui n’a selon lui pas été montrée en France depuis son unique projection au Musée d’art moderne de Paris, voici trente ans. Il s’agit d’un document froidement objectif consacré à un enfant abandonné, totalement seul, alcoolique, vivant dans les rues délabrées du Bowery à New York. Cependant le film se donne pour but de mettre en crise le principe de réalité – la vérité de l’image – en subvertissant le cadre d’un certain cinéma d’investigation.
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Mercredi 30 novembre / 20H30
Soirée DAMON PACKARD 1
Les États-Unis sont sans conteste la nation qui, avec la Belgique, produit le plus de fous filmants. Si l’on pouvait consulter un baromètre d’agitation du bocal, Damon Packard ferait figure d’ouragan de la côte ouest. Nous affirmons sans détour que cet adolescent attardé est un des cinéastes indépendants les plus détonants de l’entre-deux millénaires. Quelque part entre série B horrifico-psychédélique des années 70, régurgitations hollywoodiennes et outrances trash à la Paul MacCarthy, les films grotesques de Damon Packard sont le réceptacle de toute la sous-culture audiovisuelle américaine. Il est temps de rendre hommage à ce Grand Provocateur inconnu par chez nous. Les spectateurs aventureux qui sauront aller jusqu’au bout de ses objets filmiques improbables risquent de s’en souvenir un moment…
CHEMTRAILS
(USA, 2002, vidéo, 5’)
La théorie du complot selon Damon Packard : une dénonciation, interviews, presse et images d’actualité à l’appui (dont les déclarations du président Bush), des traînées chimiques laissées dans le ciel par les avions, censées exercer un contrôle total du gouvernement sur la population américaine d’ici quelques années… Morceau choisi, un couple zombifié devant sa télé : «Everything’s allright... We believe in mainstream media… Thank you President Bush for doing the thinking for us... ».
STAR WARS – THE UNTITLED MOCKUMENTARY
(USA, 2002, vidéo , 45’)
Un faux documentaire qui détourne outrageusement un vrai making-of de LA REVANCHE DES CLÖNES, où George Lucas, en chantre capricieux du cinéma à personnages et effets spéciaux numériques, en prend pour son grade. Le symbole régressif de l’impérialisme culturel américain maltraité par un ex-fan de la première heure.
Compléments de programme : la bande annonce de REFLECTIONS OF EVIL et THE 70’S HORROR FILM TRAILER.
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Jeudi 1er décembre / 20H30
Soirée DAMON PACKARD 2
REFLECTIONS OF EVIL
(USA, 2002, vidéo, vo, 2H18)
Deux heures inénarrables de déambulations dans les rues cauchemardesques de Los Angeles, ravagées par le chaos social et l’incommunicabilité, peste urbaine hautement contagieuse, le tout en son pseudo THX. Une longue descente aux Enfers, qui ne sont autres que le parc d’attraction des Studios Universal…
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conception graphique de la brochure : Laurent Agut & Angelika Bauer
http://www.la-projects.com/
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