Boro in the Box, 2011


JEUDI 30 OCTOBRE À 20H30


Cinéma Utopia
5 Place Camille Jullian, Bordeaux

Tarif : 6,50 € ou ticket d'abonnement




BORO IN THE BOX
et autres films de Bertrand Mandico

Projection en présence du réalisateur



20H30
LIVING STILL LIFE / LA RÉSURRECTION DES NATURES MORTES (2012, coul, 15 min.)
BORO IN THE BOX (2011, n&b, 40 min.)
Prix du meilleur court métrage de fiction, Lausanne Underground Film Festival 2012


(pause)


SOUVENIRS D'UN MONTREUR DE SEINS (work in progress, 2013, n&b, 8 min. 02)
LIF OG DAUDI HENRY DARGER (2009, coul, 5 min. 28)
PREHISTORIC CABARET (2013, coul, 9 min.54)
SALAMMBO (2013, coul, 6 min.57)

Durée totale : environ 1H30

Le 2 mai 1963, dans son fameux ciné-journal, le chantre du cinéma indépendant Jonas Mekas qualifiait de "cinéma baudelairien" une poignée de films fauchés et sulfureux qui émergeaient alors de l'underground dans le contexte de renouveau du cinéma américain.
(Il s'agit de Flaming Creatures de Jack Smith, Blonde Cobra de Bob Fleischner, Little Stabs at Happiness de Ken Jacobs et The Queen of Sheeba Meets The Atom Man de Ron Rice).

En 1971, date de naissance de Bertrand Mandico, sortaient sur les écrans de quelques petites salles de quartier Vampyros Lesbos de Jess Franco, Quatre mouches de velours gris de Dario Argento ou encore Requiem pour un vampire de Jean Rollin parmi nombre de productions d'un certain mauvais genre dont les images dégradées mais sidérantes parvinrent longtemps à l'amateur averti par le biais de cassettes VHS aux jaquettes douteuses.
1971, c'est aussi l'année de La cicatrice intérieure de Philippe Garrel, du Grand Départ de Martial Raysse, de Viva la Muerte d'Arrabal, de Blanche de Walerian Borowczyk... un temps où le cinéma vivait une vie parallèle et impure, en tant que création plastique sans entraves.



Boro in the Box, 2011




On est tenté de placer le cinéma de Bertrand Mandico sous le double signe de la poésie décadente d'un cinéma des fleurs du mal et d'un cinema povera aux multiples ramifications, brassant les expérimentations formelles et les dérives narratives les plus folles.
À l'occasion récente d'une carte blanche dans le magazine Bref (n°111, été 2014), Mandico adressait "123 recommandations pour être un cinéaste incohérent (mais sincère)" où se révélait avec humour une passion cinéphilique du second rayon. Il est d'ailleurs le co-signataire, avec la cinéaste islandaise Katrin Olafsdottir, du manifeste International / Incohérence qui fait table rase de toutes les normes communément admises pour faire un film et revendique un imaginaire débridé.

Cinéaste sous influence et touche-à-tout, Mandico l'est incontestablement et on peut chercher, sur fond de sonorités empruntées à Ghédalia Tazartès, telle référence à Jan Svankmajer, désopilant maître tchèque de l'animation macabre, ou aux contes des frères Grimm, entre le merveilleux et l'horrifique.

Elina Löwensohn dans Living Still Life, 2012

À l'instar de la Ligea de Borowczyk, cinéaste polonais dont il compose un portrait de bric et de broc dans Boro in the Box, Mandico a trouvé une complice et égérie en la personne d'Elina Löwensohn (actrice inoubliable chez Hal Hartley), femme-caméléon sous l'angle d'une collaboration annoncée pour plusieurs décennies de création filmique, témoignage en cours de leur vieillissement mutuel et d'un amour fou pour le cinéma.

Cette séance propose une première rencontre avec l'œuvre atypique de Bertrand Mandico, au travers d'une sélection de courts métrages tournés avec la matière vivante de la pellicule 16mm, films hybrides, organiques, à la croisée de l'expérimental et du fantastique.

www.bertrandmandico.com


Un entretien avec le cinéaste ici

L'appeau aux chimères : rencontre avec Bertrand Mandico sur Mauvais Genres



Salammbo, 2013