MARDI 13 SEPTEMBRE 2022 — 20H15
ÉPISODE 5 / DE LA TERRE AU CIEL
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LES PLANÈTES
Anne-Laure Boyer
(France / 2003 / n&b / 2’48)

— Une vidéo réalisée à partir d’une série de photos en tirage argentique, recourant à un montage en fondus enchaînés.
« Une boule de matière se métamorphose lentement. Éléments minéraux, racines végétales et morceaux de corps fusionnent selon un cycle mystérieux, à la fois fascinant et repoussant. Du microcosme au macrocosme, la boule expansive s’ouvre aussi sur son propre gouffre, où le corps se voit placé au centre du trou noir. Ou comment sonder les profondeurs d’une perception organique interne. » Anne-Laure Boyer.

Film présenté par Anne-Laure Boyer

Site de l’artiste
https://annelaureboyer.com/

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13
Shinya Isobe
(Japon / 2020 / 16mm / couleur / 11’)

— « Pour ce film, j'ai filmé le soleil pendant cinq ans, image par image, à 13 secondes d'intervalle. Le titre "13" provient de cet intervalle de 13 secondes. Mon intention était de réaliser un poème visuel symbolisant la chute du soleil. Il est illusoire de penser que le crépuscule se répète identiquement chaque jour de notre vie. Ce ciel immuable n'existe pas. Il nous dit que le temps est toujours perdu, ne s'arrête jamais et ne revient jamais. Ce film est d’inspiration bouddhiste d’une certaine manière. » Shinya Isobe

— « Au commencement, il n’y a qu’une grande toile obscure traversée par un point lumineux, comme une fugitive comète. Une deuxième lueur apparaît ensuite dans son sillage, puis d’autres encore. Peu à peu, un trajet lumineux s’esquisse dans le noir, avant que des ondes radiophoniques ne se manifestent et que nous soit révélée l’origine solaire des points de lumière. Pour réaliser ce beau court-métrage, le cinéaste japonais Shinya Isobe a photographié, toutes les treize secondes et depuis le même point de vue, le passage du soleil sur plusieurs années, compressant cinq ans de crépuscules en une série de constellations lumineuses et de variations chromatiques. Le cinéma s’y voit ramené à sa plus simple expression : par la mise en mouvement d’une série d’images fixes, de la lumière et du son jaillissent des ténèbres pour témoigner d’un regard posé sur le monde. Au-delà de sa portée ouvertement métaphysique, cette stase contemplative et envoûtante reste, comme toute création expérimentale, intimement liée au processus technique qui l’aura rendue possible. À la fin de 13, un triangle de lumière solaire auquel il manque un segment est complété par la forme, elle aussi triangulaire, que dessine dans un coin du cadre une antenne accrochée à un toit. Cette configuration géométrique vient synthétiser la démarche de Shinya Isobe, que l’on pourrait résumer ainsi : en dirigeant un appareil vers le ciel, le cinéaste tente ni plus ni moins de saisir les pulsations passagères de l’univers. Que la voûte céleste s’illumine progressivement avant de s’éteindre à la faveur d’un ultime éclat n’en est alors que plus déchirant, surtout à l’échelle d’un film aussi bref, dont la modestie apparente porte en elle l’ambition, vertigineuse, d’arracher au temps qui passe un petit morceau d’éternité. » Corentin Lê / critikat.com

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IMPRESSIONS EN HAUTE ATMOSPHÈRE
José Antonio Sistiaga
(Espagne / 1989 / 70mm / couleur / 7’)
Musique originale : Waslaw S. Beklemicheff
Voix : Beñat Achiary

— Dédié à Vincent Van Gogh par un peintre basque de la lumière, Impresiones en la alta atmosfera est un film entièrement peint à la main, directement sur de la pellicule transparente 70mm, le plus grand format existant en projection argentique. Le tableau translucide se transforme en vitrail animé.

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METEOR
Mathias Müller & Christoph Girardet
(Allemagne / 2011 / 35mm / n&b / 15’)

— Assemblé à partir d'images extraites de films et de motifs de science-fiction, Meteor met en scène sur le ton décalé d’un conte les expériences et le monde imaginaire d'un garçon au seuil de la découverte de soi. Nourri par une imagination enfantine, un voyage fantasmatique commence qui nous emmène de la chambre d'enfant à un cosmos artificiel.

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PWDRE SER (THE ROT OF STARS)
Charlotte Pryce
(USA / 2019 / 16mm / couleur / 7’)

— Au Moyen-Âge, au pays de Galles, on appelait Pwdre Ser une substance lumineuse associée à des visions mystiques, un terme qu’on peut le traduire par « pourriture d’étoile ». À la fin du 19ème siècle puis à partir des années 30 avec la photographie Kirlian, des expériences ont été menées pour capter l’aura des objets et des êtres vivants. Ce film, recourant à divers procédés chimiques, s’inspire de ce courant pseudo-scientifique, mêlant théologie et sciences positivistes, qui cherchait à capturer les mouvements invisibles de l’âme et la vibration de la force vitale cosmique.

Site de l'artiste :
https://charlottepryce.net/

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AXIS OF AION
Manuel Knapp & Takashi Makino
(Autriche-Japon / 2019 / num. / couleur / 14’)

Prix du meilleur court métrage expérimental, LUFF 2021

— « Axe de l’instant infini », pourrait-on traduire le titre de ce voyage pour l’œil, selon l’interprétation que donne Gilles Deleuze du concept d’aïon, s’opposant au temps linéaire. Il en résulte un objet filmique non identifiable, traversé d’événements qui se superposent, entre rigueur géométrique animée d’un mouvement perpétuel et évocation d’une matière cosmique en gestation, signatures respectives de deux artistes qui mêlent leurs univers. Une odyssée de l’espace.

Sites des artistes
https://makinotakashi.net/
http://knapp.klingt.org

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Durée totale du programme : 57 minutes

Merci à Light Cone, aux artistes et aux cinéastes qui nous ont confié leur film.
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