VENDREDI 21 MARS À 20H30
CENTRE D'ANIMATION SAINT-PIERRE
4 RUE DU MULET — BX
ENTRÉE LIBRE

— Dans le cadre d’un atelier au Centre d’animation Saint-Pierre proposé par La Troisième Porte à Gauche, mêlant la mise en mouvement du corps comme support de la mémoire et la découverte du cinéma en pellicule, Monoquini présente une projection de films en 16mm. Une programmation de films inédits et transdisciplinaires, qui envisagent le cinéma dans sa dimension élargie, repensé comme un art, de et dans l’espace de la mémoire, du corps et du mouvement.

Entrée libre dans la limite des places disponibles.

AU PROGRAMME :

UN CERTAIN ANIMAL
Marcel Gibaud

France / 1961 / couleur / VF / 11 min.
Sur une plage ensoleillée et sur le mode du documentaire scientifique désinvolte, une jolie femme en maillot de bain est scrutée et analysée de façon ironique par un microscope qui détaille les composants chimiques de son corps.

ONE PUSSY SHOW
Anja Czioska

Allemagne / 1999 / couleur / musical / 7 min.
"ONE PUSSY SHOW est une performance filmée. J'ai mis en marche ma caméra 16 mm et j'ai joué avec des pièces de ma collection de vêtements (1988-1998). On me voit me changer, danser et faire des mimiques sur un fond musical des années 60. L'action se déroule en 2 fois 3 minutes à 12 images/seconde. Je me suis bien amusée." Anja Czioska

SHEDDING
Vicky Smith
GB / 2023 / n&b / muet / 4 min.

Vicky Smith est une cinéaste qui travaille depuis 30 ans dans le domaine de l'animation expérimentale. Son œuvre, exclusivement réalisée en 16 mm, qui croise le cinéma, la performance et l’installation, s’inscrit dans une logique où le corps de l’artiste est investi à toutes les étapes de réalisation et de restitution. Elle est cofondatrice du collectif d'artistes Bristol Experimental Expanded Film (BEEF) à Bristol et enseigne à l'Université des arts créatifs de Farnham.

SHEDDING illustre une certaine idée exprimée par Honoré de Balzac, selon laquelle l’âme serait comme un oignon dont on pourrait peler les différentes couches. Ici, le corps de la cinéaste laisse ses traces successives sur l’émulsion sensible de la pellicule, comme le fantôme de lui-même qui ne cesserait de revenir.

MILK AND GLASS
Sarah Pucill

GB / 1993 / 16mm / couleur / sonore / 10 min.
Cinéaste britannique reconnue et célébrée, Sarah Pucill élabore depuis deux décennies une œuvre à la charnière du journal filmé et du cinéma expérimental, en passant par la performance et le film d'animation, où l'image photographique joue un rôle prédominant. La question de l'éphémère, de la mortalité, et la matérialité du processus filmique sont au cœur de sa pratique singulière. La plupart de ses films, courts et moyens métrages tournés en 16 mm, se déroulent dans des espaces domestiques confinés qui deviennent le terrain d'explorations psychiques complexes, au travers de jeux de miroirs et de manipulations d'objets du quotidien, soudain dotés d'une vie propre. Avec délicatesse et une grande économie de moyens, les représentations qu'elle instaure confrontent autant les notions de féminin, de genre, de mémoire, dans un univers peuplé de fantômes, de fantasmes et d'apparitions étranges.

MILK AND GLASS est un voyage qui part de la surface du corps pour explorer les méandres d'un paysage intérieur. Dans cette étonnante performance filmique, véritable exutoire d'un espace du dedans, la présence corporelle de l'artiste est réduite à des fragments projetés sur divers objets, bols et récipients, dans un débordement de fluides et de matières organiques.

PIÈCE TOUCHÉE
Martin Arnold

Autriche / 1989 / n&b / sonore / 15 min.
À partir d’un fragment de 18 secondes extrait d’un obscur film de série B américain du début des années 50, Martin Arnold fait subir au ruban filmique ce qu’un platiniste s’appliquerait à faire avec un disque vinyle : une sorte de scratch visuel jouant sur le déplacement de deux protagonistes dans l’espace, qui deviennent ici des marionnettes bégayant un sous-texte impensé dans l’œuvre originale. Un tour de force chorégraphique et un classique du cinéma expérimental des années 80.

16MM EARRINGS
Meredith Monk & Robert Withers

USA / 1980 / couleur / musical / 25 min.
Merit Award, Dance Film Festival, New York, 1980
L'artiste nord-américaine Meredith Monk est douée de nombreux talents : compositrice-interprète, chorégraphe, metteuse en scène et actrice, elle a créé plus d'une centaine d'œuvres depuis 1964. La performance de  16 MILLIMETERS EARRINGS date de 1966, où elle fut donnée les 5 et 6 décembre à la Judson Memorial Church, lieu emblématique à New York de l’émergence d’une nouvelle génération de chorégraphes et de performers. C’est une pièce charnière dans la production naissante de l’artiste, pensée comme un environnement global intégrant théâtre d’objets, musique vocale et instrumentale, textes, sons enregistrés et lumière. Des séquences filmiques sont projetées en direct sur scène. Cet ensemble visuel, sonore et poétique est un prototype interdisciplinaire qui ouvre alors de nouvelles voies.
Une décennie plus tard, l’artiste s’associe au cinéaste Robert Withers pour les besoins d’un film reprenant les bandes sonores et les éléments scénographiques originaux, afin de reconstituer quasiment à l’identique l’œuvre initiale. Sorti en 1980, le film rencontra un grand succès en festivals. Nous avons le plaisir de ressortir cette pièce magique de sa boite, le temps de cette séance unique.
Le thème principal en est la transformation des fonctions humaines en fonctions mécaniques - les voix se muent en bruits, les émotions sont réduites à l'état de masques.

Une programmation Monoquini sur l'invitation de la Troisième porte à gauche, en partenariat avec le Centre d'animation Saint-Pierre et avec le soutien de la ville de Bordeaux.