Cette page est une archive réunissant les séances LUNE NOIRE des mois de septembre à décembre 2015 au Cinéma Utopia de Bordeaux.

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DIMANCHE 13 SEPTEMBRE 2015

SCHIZOPHRENIA
(Angst)
Un film de Gerald Kargl
Autriche, 1983, couleur, 1h23
Projection en 35mm / Version française augmentée d'un prologue

Musique de Klaus Schulze

Interdit aux moins de 18 ans à sa sortie.

Un meurtrier sort de prison. Son seul but : tuer à nouveau.

À partir de cette trame ultra simpliste, c’est à l’exploration intime d’un esprit supérieurement dérangé que nous convie l’autrichien Gerald Kargl. Porté par la voix-off constante du tueur, entre observations décalées et réminiscences de traumas douloureux, élevé par le travail ahurissant du chef-opérateur oscarisé Zbigniew Rybczynski, le film propose l’immersion la plus tétanisante – et sans doute la plus exacte – dans les actes et la psyché d’une certaine psychopathie. Censuré un peu partout lors de sa sortie, le film n’a dû sa survie qu’à sa maigre exploitation vidéo en France ou en Belgique. Porté en étendard par de nouveaux auteurs (Gaspar Noé, Nicolas Winding Refn…) l’ayant érigé en classique, souvent désigné, à tort ou à raison, comme l’inspiration majeure du FUNNY GAMES d’Haneke, le film est depuis lors devenu culte.

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MARDI 13 OCTOBRE 2015


ASSAUT
(ASSAULT ON PRECINCT 13)
Un film de John Carpenter

USA, 1976, couleur, 1h31
Projection numérique - VOSTF intégrale

Avec Austin Stoker, Darwin Joston, Laurie Zimmer...
Musique de John Carpenter

Los Angeles, 1976. L’agent Bishop est chargé de veiller la dernière nuit d’un commissariat de quartier en voie de démolition et dans lequel des détenus en cours de transfert à la prison du comté ont été placés en urgence. Parmi eux, Napoleon Wilson, criminel rebelle à la réputation quasi légendaire. Mais la révolte armée d’un gang réclamant vengeance pour l’un des leurs va vite transformer cette nuit en cauchemar. Le flic et le criminel n’auront d’autre choix que de faire équipe pour s’en sortir…

Le premier film professionnel de Carpenter, à 28 ans à peine, pose déjà, et avec l’assurance d’un vieux briscard, toutes les bases de son œuvre future. Pur Western (le film est une relecture assumée du « Rio Bravo » d’Howard Hawks) camouflé sous un vernis de film d’action urbain, "Assaut" se teinte progressivement d’une tonalité ouvertement fantastique, voire horrifique, grâce aux partis pris radicaux et totalement maîtrisés de son auteur : désertification de l’environnement, menace sourde, force maléfique invisible prête à surgir à tout moment, climat paranoïaque, que la musique – synthétique et minimale – souligne avec une force impressionnante. Tout dans le film fonctionne à l’économie, mais la devise "Less is more" typiquement Carpenterienne tourne ici déjà à plein, jusqu’à l’abstraction dans certaines séquences d'anthologie. Bref, coup d’essai et coup de maître pour ce manifeste précoce d’un cinéaste devenu incontournable.
Cette séance est l’occasion rare de le (re)découvrir sur grand écran, et en version intégrale, s’il vous plaît.

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LUNE NOIRE / BIS
MERCREDI 14 OCTOBRE 2015 À 19H45


DO YOU REMEMBER LAURIE ZIMMER ?
Un film de Charlotte Szlovak

France, 2003, couleur, 54 min.

Musique de Martin Wheeler

Vous souvenez-vous de Laurie Zimmer ? Ce nom ne vous dit sans doute pas grand chose.
Il s'agit de cette actrice brune aux yeux bleus qui, avec ses airs de Lauren Bacall, délivre le chaud et le froid dans le feu de l'action d'ASSAUT. Sous le nom de Laura Fanning, c'est une des convives dans "Une Sale Histoire" de Jean Eustache, dont elle fut proche.
Los Angeles, août 1977. Charlotte Szlovak tourne son premier film avec la jeune et prometteuse actrice américaine - un road movie intitulé "D'un jour à l'autre" ("Slow City, Moving Fast"). À l'issue des dix jours qu'a duré le tournage, celle-ci disparaît et ne donnera plus jamais signe de vie. Vingt-cinq ans plus tard, la réalisatrice revient sur les lieux, s'entretenant avec de nombreux professionnels du cinéma (dont John Carpenter) afin de retrouver la trace de la mystérieuse actrice.
L'enquête prend la forme d'une dérive urbaine dans cette mégapole sans centre ni contours, où "l'aura de Laura", authentique fantôme de cinéma, imprègne de façon obsédante chaque plan, jusqu'à une résolution pour le moins inattendue.

Projection en présence de Charlotte Szlovak

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MERCREDI 11 NOVEMBRE 2015

CARTE BLANCHE À TRASH TIMES !
En présence de Guillaume Richard

Trash ain't garbage!
Car il ne faudrait pas reléguer aux ordures tout un pan abyssal de la culture populaire dans ce qu'elle a de plus retors et des esthétiques qui en découlent, particulièrement à notre époque où les marges, désormais visibles, infusent à divers degrés les média et l'inconscient collectif. Véritable encyclopédie à lui tout seul, Guillaume Richard écume les franges obscures et vilipendées de la cinéphilie - exploitation, Bis i tutti quanti - sans négliger l'univers graphique des Comics indépendants en plus d'un goût prononcé pour le rock'n'roll déviant.

Trash Times, le fanzine qu'il a créé pour partager ses découvertes, est une référence notoire en la matière. Quatorze numéros édités entre 1996 et 2005, une résurrection fort attendue en 2015 après un hiatus de 10 ans, un numéro 16 à paraître prochainement : il n'en fallait pas plus pour offrir une carte blanche striée de rouge sanguinolent à ce profanateur de sous-culture !



Au programme :

LE MONSTRE QUI VIENT DE L'ESPACE
(The Incredible Melting Man)

Un film de William Sachs
(USA, 1977, couleur, 1h24, VF)

Projection en 35mm précédée d'une sélection de films annonce !

"Quand Monoquini et Trash Times font chauffer le projo de l’Utopia une nuit de Lune Noire, c’est pour atteindre le point de fusion de la cinéphilie et du mauvais goût craspec. Jamais revu depuis sa sortie, il y a près de 35 ans dans les salles françaises, ce "Monstre qui vient de l’espace" se pose à la croisée du film de SF rétro et du film d'exploitation décomplexé à destination des cinémas de quartier.
Unique survivant d'une mission sur Saturne bombardé de radiations cosmiques, Steve West, de retour sur Terre, va littéralement se liquéfier de manière progressive au fil du film et de ses assauts meurtriers non moins dégoulinants.
Perdu entre "La Guerre des étoiles" et le vidéoclip "Thriller" de Michael Jackson, cette bande fait tâche dans la filmo de Rick Baker, magicien des effets spéciaux, oscarisé pour "Le Loup-garou de Londres" et "Men in Black". On pense au "Pionnier de l'espace" de Robert Day, au "Monstre" de Val Guest, mais aussi au "Toxic Avenger" et aux dessins répugnants d'un Graham Ingels pour EC Comics, dans cette bouillie celluloïdée estampillée American International Pictures, le principal studio pourvoyeur de séries B des années 50 à 70. Un gage de qualité à prendre au second, voire troisième degré... de radiation. Attention !! Une session intensive de bandes-annonces vous sera proposée en amont pour vous préparer à l’horreur, et un sas de décontamination sera mis à votre disposition pour vous détendre à tout moment, avec fanzines et rafraîchissements." (GR)

Trash Times sur FB

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VENDREDI 11 DÉCEMBRE

FEMINA RIDENS
Un film de Piero Schivazappa

Italie, 1969, couleur, 1h28, VF
Projection 35mm

Avec Philippe Leroy, Dagmar Lassander.
Musique de Stelvio Cipriani.

Sous le masque respectable de directeur d'une fondation philanthropique, le Docteur Sayer est un homme névrosé ayant recours à des services tarifiés pour satisfaire ses pulsions sadiques le week-end. Il attire dans sa vaste propriété ultra moderne une jeune journaliste qui souhaite profiter de sa documentation pour un article sur la stérilisation masculine, et la séquestre pour en faire l'objet de ses jeux pervers. Se déroule alors un étrange rituel en huis-clos où les deux protagonistes vont progressivement révéler leurs motivations profondes.

Incontestable fleuron du cinéma Bis transalpin, cette étonnante "femme qui rit" fourmille d'inventions visuelles et de rebondissements inattendus dans un décor avant-gardiste au design pop caractéristique de l'époque (où figure notamment une sculpture monumentale de l'artiste Nikki de Saint-Phalle), ponctués par les accents psychédéliques de la musique de Stelvio Cipriani.

Entre fumetti futuriste, thriller érotique, suspense psychologique et satire, Piero Schivazappa brasse les genres et multiplie les scènes d'anthologie dans un film sidérant aux confins du surréalisme.

Une rareté absolue à ne pas manquer !

Nova Planet en parle avec style ! Lire l'article ici

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Un événement proposé par l'association Monoquini en partenariat avec le Cinéma Utopia, Radio Nova Sauvagine, BDXC et la librairie La Mauvaise Réputation.
L'association Monoquini reçoit le soutien de la Ville de Bordeaux.
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